Le père EPHREM est le directeur du centre ÉNERGIE (NRJ) à Antananarivo. Ce centre a été créé en 1987. Sa mission est de venir en aide aux jeunes des rues, sans toits ni lois, en situation de rupture, mais en mobilisant leur savoir-faire. Aujourd’hui plusieurs centaines de jeunes participent à la vie de cette structure unique. Le père EPHREM est doté d’une énergie peu commune. Là-bas, le confinement est vécu comme un drame social. Tous les petits boulots qui permettaient de se nourrir au jour le jour se sont brutalement arrêtés. Même si sur le plan sanitaire, la situation semble stabilisée (mais il y tant d’autres souffrances), les dégâts dans la population sont énormes.
Cette lettre est une lettre d’espoir. Si elle décrit la vie au quotidien, elle révèle SURTOUT une énorme force mentale. Le peuple est toujours debout, digne ! Belle leçon pour nous…
L’association Marcq-Madagascar a voté une subvention exceptionnelle de 500€ pour le centre NRJ déjà soutenu chez nous par l’association Un Filleul Pour Madagascar qui aide à scolariser les enfants.
Gérard DELESCLUSE
Président de l’association Marcq-Madagascar.
Le père EPHREM est le directeur du centre ÉNERGIE (NRJ) à Antananarivo. Ce centre a été créé en 1987. Sa mission est de venir en aide aux jeunes des rues, sans toits ni lois, en situation de rupture, mais en mobilisant leur savoir-faire. Aujourd’hui plusieurs centaines de jeunes participent à la vie de cette structure unique. Le père EPHREM est doté d’une énergie peu commune. Là-bas, le confinement est vécu comme un drame social. Tous les petits boulots qui permettaient de se nourrir au jour le jour se sont brutalement arrêtés. Même si sur le plan sanitaire, la situation semble stabilisée (mais il y tant d’autres souffrances), les dégâts dans la population sont énormes.
Cette lettre est une lettre d’espoir. Si elle décrit la vie au quotidien, elle révèle SURTOUT une énorme force mentale. Le peuple est toujours debout, digne ! Belle leçon pour nous…
L’association Marcq-Madagascar a voté une subvention exceptionnelle de 500€ pour le centre NRJ déjà soutenu chez nous par l’association Un Filleul Pour Madagascar qui aide à scolariser les enfants.
Gérard DELESCLUSE
Président de l’association Marcq-Madagascar.
Le plus dur, ce n’est pas les enfants. Le plus dur, c’est de nous détacher de tout pour être avec eux.
« Quelques signes ont été constatés ici et là qui prédisaient une explosion tant les gens sont asphyxiés par la situation. A Tananarive, on vit dans la rue. Garder toutes ces personnes qui d’habitude sont dehors toute la journée, revient à les étouffer. Pour un grand nombre des familles, la maison représente tout juste un abri pour dormir. Pour nos familles, cela n’est même pas valable : ils ne peuvent pas tous dormir dans « la maison » en même temps. Il faut y aller à tour de rôle. Des enfants du gîte n’ont pas voulu rentrer justement parce que rentrer pour beaucoup signifie dormir dehors durant la moitié de la nuit ou subir de la violence de diverses formes.
Les enfants du centre :
Quelques grands bénéfices de ce temps auront été la conscience des enfants sur l’importance de la propreté corporelle (deux douches par jour), lessive, ménage… et la variété de la nourriture. Durant ce temps, nous avons réussi à casser l’exclusivité du riz dans notre alimentation. Nous l’avons remplacé très souvent – au plus fort du confinement on n’en prenait plus qu’une fois par jour au lieu de trois – par du maïs, semoule de blé, haricots, manioc, patate, saonjo, banane. Nous leur expliquions à chaque fois quel intérêt ces changements pouvaient apporter. Nous avons également pu profiter de manger du poulet car nous n’arrivons pas à vendre nos poules que nous réformons à la fin de leur cycle de ponte. La facture sera sans doute un peu plus amère qu’en temps normal car il faut aussi y ajouter l’inflation causée par la restriction des mouvements des personnes.
La situation des familles
Nous nous sommes également inquiétés de la situation de notre personnel. Nous avons conscience de notre capacité de le rémunérer, nous avons le devoir de les soutenir en ce temps difficile. Nous avions déjà au mois de mars donné un petit argent de poche pour les enfants du personnel qui sont confinés eux aussi. Pour ce mois d’Avril nous distribuons un peu de riz et un peu d’argent au prorata de la taille de la famille. Nous avons bien conscience que c’est peu de chose, mais nous donnons déjà ce que nous avons.
Quid du télétravail
Belle théorie. Nous n’aurons pas pu en profiter. Aucun n’a d’ordinateur à la maison parmi notre personnel. Les éducateurs qui devaient actualiser les dossiers des enfants ne pouvaient pas le faire de chez eux. Certain n’a pas d’électricité chez lui, pour d’autres impossible de le faire hors du Centre. Et pourtant, sans transport en commun, impossible de venir au Centre. Ainsi, pour les visites à domicile des familles, il nous a fallu une semaine avec une voiture réquisitionnée pour le faire car les éducateurs habitent loin : pour certains 3 heures de marche avant d’arriver en ville. Nous avons donc dû faire preuve de grande souplesse et compréhension à leur égard.